Pour ou contre? Aficionado ou protestataire? La corrida est et sera un éternel débat. A chacun son opinion... la tauromachie n'en reste pas moins une tradition espagnole qui remonte au XIième siècle, même si à cette époque l'affrontement entre l'homme et le taureau était différent. San Fermin (fêtes de Pampelune) a notamment gardé une de ces vieilles traditions avec le lâcher de taureaux dans ses rues (l'encierro). L'art tauromachique d'aujourd'hui est né à la fin du XVIIIième siècle avec un aspect plus statique où l'esthétique, le frisson et l'émotion prenaient le dessus.

Il faut donc assister à ce spectacle pour pouvoir se faire sa propre idée, parce que la corrida ne ressemble pas à une arène où une vachette est traquée par la "danseuse ridicule"...

 

Voici donc les règles et le déroulement d'une corrida :

 

Lexique

Photos de corridas à Fenouillet

 

Il existe 3 sortes de corridas : la becerrada (pas de mise à mort de bêtes de moins de 2 ans), la novillada (avec ou sans picador, opposant des taureaux de 3 ou 4 ans à des professionels débutants) et la corrida formelle (matadors confirmés qui combattent des taureaux de 4 ans et plus).

La corrida commence par le paseo où les protagonistes défilent à commencer par les 3 matadors suivis de leurs assistants (les peones) et les picadors. Ensuite, le combat se déroule suivant 3 tercios.

 

Premier TERCIO - Les picadors

 

Après l'entrée du taureau et quelques passes du matador, les picadors font leur apparition sur des chevaux protégés par un carapaçon. L'objectif de ce tercio et de mesurer la bravoure du taureau. Deux cercles concentriques sont tracés sur le sable. Suivant le règlement, le picador doit se placer au dela du premier cercle tandis que le taureau doit commencer sa charge au dela du deuxième cercle. Les picadors vont lui apprendre à attaquer en ligne droite et lui sectionner les ligaments du cou pour modifier son port de tête.

 

Deuxième TERCIO - Les banderilles

 

La pose des banderilles (3 paires le plus souvent) peut être effectué par le maestro mais c'est généralement les peones qui s'en chargent. On distingue plusieurs poses : suerte cambiada (le banderillo démarre sa course près des barrières), poder a poder (le banderillo fonce sur le taureau en ligne droite puis bifurque en entrainant l'animal pour le dépasser et lui planter les banderilles), al quiebro (le banderillo attend la charge du taureau sans bouger et d'une feinte change la direction de la charge et plante les banderilles au passage)...

 

Troisième TERCIO - La faena

 

Le matador se présente devant la loge de la présidence pour faire hommage à la vie du taureau. Il lance ensuite sa montera (sa coiffe) pour indiquer le lieu de la mise à mort. Equipé d'une muleta (petite cape) et d'une épée, le torero enchaîne les passes pour faciliter la mise à mort. Le matador donne ensuite le coup épée fatidique. La musique annonce la fin du combat et le public se manifeste sa satisfaction ou son mécontentement. Un attelage de 3 mulets fait son entrée pour amener le taureau hors de l'arène.

 

LEXIQUE


Alguazil : cavalier qui ouvre le paseo (défilé) au début de la course
Arrastre : attelage de mules qui doit traîner hors de l'arène le cadavre du taureau
Burladeros : abris, barrières en bois autour de la piste où les toreros peuvent se réfugier en cas de danger
Callejon : couloir qui se trouve entre les barrières en bois et le mur des gradins
Chicuelina : passe de cape créee par "Chicuelo" (Manuel Gimenez-Moreno) matador enter les années 1920 et 1930
Clarines : trompettes servant à sonner les changements de phases pendant la course (entrée des toros, picadors, début des tercios...)
Paséo : défilé
Peon : valet, membre de la cuadrilla
Statuaire : passe de la muleta où le toréro reste immobile comme une statue
Tarde : après-midi
Tendidos : gradins découverts
Tercio : l'un des trois actes de la corrida
Véronique : passe de cape ; allusion à Ste Véronique tenant le linge qui a essuyé le visage du Christ

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